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#SOLIDARITÉ – LA BELLE HISTOIRE

Article de @meremptah2yeuxet1plume.com

 

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Ce clip, produit par Wagram Films, a été réalisé par Stéphane de Freitas, réalisateur du documentaire A voix haute – succès critique et public de l’hiver 2016-2017 – et fondateur du réseau social d’entraide Indigo, dont la bêta-test vient d’être lancée. Qui de mieux que cet acteur social engagé dans plusieurs missions solidaires – mais aussi artiste et documentariste  – pour traduire visuellement le message véhiculé par Solidarité, « une chanson vibrante, inspirante et engagée », selon les mots de Matthieu ?

Matthieu Chedid et Stéphane de Freitas – tous deux boulimiques de projets – ont répondu à nos questions au sujet de leur collaboration, nous dévoilant l’envers d’un concept intelligent et riche, s’étirant au-delà de la simple mise en images d’une chanson, si fédératrice soit-elle. Ils nous aussi confié quelques vidéos et photographies inédites du tournage de ce clip si bien nommé, émaillant l’article par endroits.

 

Stéphane de Freitas et son signe fédérateur, le « tag-ash » (crédits : Julien Moschetti – JSD)
 

Stéphane et Matthieu se « croisent depuis 4-5 ans », raconte le réalisateur. Ils se sont rencontrés « par l’intermédiaire de Dorion Fiszel, [co-producteur de la chanson Mojo et] grand ami de Stéphane de Freitas », précise Matthieu. Au-delà de l’amitié qui s’installe rapidement entre eux – Matthieu fonctionnant au coup de foudre et à l’instinct immédiat dans ses rapports à l’autre – un pont invisible les relie : celui du sens à donner à l’acte créatif, essentiel à leurs deux démarches.

« Nous avions souvent des échanges sur le rôle de l’artiste engagé et nous partagions l’envie, à notre échelle, d’enrichir le monde par l’art » nous confie Stéphane de Freitas, dont la démarche personnelle a toujours consisté à mélanger ses activités artistiques avec son engagement associatif, comme il le fit en 2013 par le lancement du concours Eloquentia, lié au programme de formation éponyme à destination des jeunes du 93, concours au cœur de son documentaire A voix haute.

 

Matthieu Chedid et Stéphane de Freitas pris en photo dans les locaux du Parisien pour une ITW (14 novembre 2017 – photo privée)
 

Matthieu Chedid, se posant la question de mettre en images son titre Solidarité extrait de l’album Lamomali « lance alors une bouteille à la mer » – selon les mots de Stéphane –
« durant les dernières vacances d’été, passées ensemble », précise Matthieu. Ce dernier demande à Stéphane d’imaginer la manière dont il pourrait envisager un tel clip. S’engage alors un « ping-pong d’idées » entre les deux hommes, dont les visions se rejoignent immédiatement. Et émerge un concept fort : faire du clip de Solidarité un acte solidaire en lui-même. Comme une mise en abîme subtile et authentique, pour rendre à cet élan musical sa dimension originelle : la faculté d’agir concrètement, au-delà des mots et des postures auxquels trop d’artistes se cantonnent parfois, claironnant des valeurs peu suivies d’effets.

Quant au processus créatif, Stéphane a eu carte blanche. De son propre aveu, Matthieu a suivi la création du clip de Solidarité, tourné dans quatre pays différents, « à distance, en totale confiance vis-a-vis de Stéphane avec qui [il est] très en accord, comme connecté ».

 

Stéphane de Freitas et des enfants sur le tournage de Solidarité (Sarcelles)
 

Vous l’aurez remarqué, le clip de Solidarité n’est pas un clip classique. Par son sous-titre, en premier lieu (Chapter 1 – We are One, Chapter 2 – Let’s make it), annonciateur de développements futurs (voir plus bas) : « il s’agit du point de départ d’une aventure plus vaste », nous prévient -M-. 

De plus, les artistes en sont absents : pas de Matthieu Chedid, de Fatoumata Diawara, de Nekfeu, de Santigold, de Youssou’N’Dour, Seu Jorge, Hiba Tawaji, Philippe Jarousky, Toumani et Sidiki Diabaté, Ibrahim Maalouf, Sanjay Khan ou Cha Cha. A leur place, un désir de « mettre les gens en lumière, à la manière documentariste : des personnes qui portent des causes politiques et positives », afin de donner un écho à leur action et de l’amplifier, poursuit Stéphane. Des militants, des entrepreneurs sociaux. Des femmes et des hommes de l’ombre qui, concrètement, agissent pour rendre le monde plus solidaire.

 

« We are one » tagué sur un toit de New-York – tournage de Solidarité par Matthieu Chedid (crédits : Jérôme Février)
 

Ce sont eux qui sont mis en avant dans le clip, et qui parfois « chantent » à la place des artistes. Comme eux, ils sont originaires du Brésil, du Mali, de France, des Etats-Unis, etc. Ils nous sont présentés face-caméra, en close-up, dès l’ouverture musicale du clip, l’un après l’autre (de 0’21 à 0’33, dans le Chapter 1).

 

C’est le cas de Malik Diallo, qui prend la place de Nekfeu au moment de son couplet : ce jeune chauffeur-livreur originaire du quartier du Codec à Sarcelles est l’initiateur du ‘Grand Défi‘, chaîne solidaire dont les maillons sont des quartiers venant en aide aux sans-abris, désignant ensuite d’autres quartiers pour inciter leur jeunesse à reproduire cet élan, etc. Depuis peu, l’idée s’est pérennisée avec la création d’une association installée dans des locaux mis à disposition par la ville de Sarcelles.

 

Tournage de la partie « Sarcelles » du clip Solidarité (avec Malik Diallo et Stéphane de Freitas).
 

Cette intervention s’inscrit dans la logique même de l’engagement militant de Stéphane de Freitas : « J’ai voulu, par mon travail associatif et dès mes premières vidéo, faire savoir qu’en France existait une jeunesse ouverte au dialogue, dans le respect et la bienveillance. J’ai toujours eu le désir de raconter des initiatives positives au travers de ma réalisation : donner à voir sous un nouveau jour ceux qui, au-delà des clichés, s’engagent pour contribuer au changement du monde ».

 

Indigo, réseau social d’entraide fondé par Stéphane de Freitas : http://indigo.world/ (application bientôt disponible).
 

A New-York, c’est Afaq « Fofo » Mahmoud qui est mise en avant, dès les premières notes du morceau. Poétesse, photographe et activiste des droits de l’Homme vivant à Philadelphie, elle est animée d’une croyance inébranlable dans la force du collectif, à même de transformer nos sociétés.

 

Dans ses œuvres et ses discours, elle s’appuie sur son expérience et la violence dont elle a été témoin en tant qu’immigrante et réfugiée du Darfour pour combattre, par son action militante et ses messages de paix, les injustices et les atrocités.

 

 

Les plans du clip filmés à Rio de Janeiro (hors introduction) nous présentent Panmela Castro. Plus connue sous son nom d’artiste (Anarkia Boladona), cette graffeuse brésilienne internationalement reconnue s’engage, par son art, dans la lutte contre le sexisme, en magnifiant la Femme au travers de ses œuvres, et en interrogeant sur les regards duaux portés sur elle. En 2013, elle a été nommée « jeune leader global » par le Forum économique mondial.

 

Panmela devant l’un de ses grafs lors du tournage (collection privée) / « Nem Santa, Nem Puta » – Graf par Panmela Castro (source : https://panmelacastro.carbonmade.com/) / Panmela devant l’objectif de Stéphane de Freitas
 

A Paris, apparaît Songjian Zhang. Le décor dans lequel il nous a été présenté est associé à quelques uns des vers d’Andrée Chedid, interprétés par Matthieu sur le titre (« J’ai planté des flambeaux à la lisière des nuits »). Nul hasard dans le choix du couplet lui étant associé. Il s’agit, avec Tamara Lui et tant d’autres, d’un membre du comité de soutien à la famille de Chaolin Zhang, un couturier chinois de 49 ans, mort en 2016 des suites d’une agression à Aubervilliers. Mais pas n’importe lequel de ses membres : il est le fils de ce couturier victime d’une violence banalisée. Au sein de l’association « Chinois de France, Français de Chine », il combat avec d’autres le racisme anti-asiatique qui s’installe sourdement en France, et transmute sa peine en levier du vivre ensemble.

 

 

Enfin, Broulaye Coulibaly apparaît à Bamako, au Mali, bastion africain du projet Lamomali. Il est membre de l’AMPA (l’Association Malienne pour la Protection des Albinos), dirigée par Aminata Traoré, qui apparaît également dans le clip, dansant avec lui. Lui-même victime des suspicions, des superstitions et des stigmates qui sont encore attachées à l’albinisme dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, Broulaye contribue à défendre les droits de ses semblables, parfois victimes de violences.  En juin dernier Du reste, le Dr Bazoumana Traoré, membre de l’AMPA, alertait ainsi : « nous devons veiller à la vie des albinos, ils sont maltraités partout, décapités et produits comme sacrifice. Toutes ces actions doivent cesser. Nous allons organiser un forum qui sera l’occasion pour nous d’échanger avec les autorités sur le statut des albinos ».

 

 

Mais, au-delà d’une présentation furtive d’hommes et de femmes engagés, le clip du titre Solidarité s’envisage comme la première forme d’un concept plus vaste. Il est la version courte d’une démarche militante voulue et portée par Stéphane de Freitas et Matthieu Chedid. La première (et peut-être, pour un temps, la plus visible) pierre d’un édifice chargé, à sa mesure, d’agir sur les consciences, et d’en extraire un peu de l’égoïsme dont nous sommes tous plus ou moins chargés.

 

Stéphane de Freitas (et Broulaye Coulibaly en arrière plan) sur le tournage Malien de « Solidarité »
 

« J’ai de plus en plus envie de relier ma musique à une forme d’engagement, non pas trop voyante, mais subtile et concrète », nous confie Matthieu Chedid. C’est ce qu’il fait ici, sans tambours ni paillettes, en mettant en lumière des projets d’entraide méconnus dont le développement profiterait aux laissés-pour compte.

Nous donner à connaitre des êtres inspirants pour les soutenir (« nous allons tous les suivre, et nous nous engageons à les aider pour que chacun puisse aboutir son projet », indique Matthieu). Ou pour nous inciter à suivre leurs pas. A nous engager dans des processus d’écoute, d’entraide, de bienveillance.

Nous inspirer, nous inciter à contribuer à forger, dans notre quotidien, un monde où la méfiance céderait la place à l’ouverture à l’autre…là bat le cœur du projet Solidarité, multi-dimensionnel, qui donne corps au signe de Stéphane de Freitas (le tag-ash) comme signe de partage et d’ouverture.

 

Le tag-ash de Stéphane de Freitas formé avec les doigts d’Aitan et d’autres figurants du clip Solidarité à Paris
 

Dans un premier temps, début décembre, sera mise en ligne une version enrichie du clip. Son concept : « Garder la base du clip, et approfondir sa partie parisienne et surtout malienne, du fait de la dimension africaine du projet Lamomali, en accentuant la présence de Broulaye Coulibaly et de ceux qui l’ont accompagné sur le tournage. Cet approfondissement est lié au fait que Paris et Bamako sont les deux bastions du projet Lamomali : nous y avons trouvé les deux plus grandes assemblées d’anonymes désireux de participer à l’aventure Solidarité. Il s’agira d’une version rallongée du clip, avec de la musique à l’image, que nous pourrions peut-être croiser avec un 2nd morceau de l’album Lamomali ».

Pour l’heure, rien n’est figé dans l’esprit de Stéphane de Freitas, encore en montage de ce Solidarité – Chapter 2. Seule certitude : une teinte « documentariste » un peu plus prononcée viendrait colorer ce court-métrage musical, comme un pont vers une troisième forme à venir, un Chapter 3. Un documentaire, certainement, qui mettrait pleinement en lumière les hommes et les femmes engagés présentés dans le clip.

Si l’idée est là, si le désir de le voir naître s’impose aux deux hommes, nul ne sait encore – eux compris – la forme ou la durée qu’il pourrait prendre. Encore moins quand il pourrait sortir. Mais s’engage, à partir du clip Solidarité – Chapter 1 (We Are One), un mouvement concret de soutien aux initiatives citoyennes de la part de Matthieu Chedidengagement dans la droite lignée des nombreux autres qui lui ont précédé, sobres et entiers (aux côtés par exemple, des Clowns sans frontières dont il est le parrain discret depuis le début des années 2000, au sein des Paris-Bamako en 2006 au profit de l’Institut des Jeunes Aveugles de Bamako, etc.). Toujours ce désir vif d’éviter l’écueil d’un engagement racoleur, dont certains usent pour polir davantage leur propre carrière plus que par soucis réel d’entraide.

 

 

Parce que la Solidarité ne peut se contenter d’être un cri musical vite étouffé, parce qu’elle et ses champions ont besoin d’être soutenus concrètement et financièrement en plus d’être mis sur le devant de la scène, « tous les artistes du titre ont cédé leurs droits, qui seront intégralement reversés à des initiatives solidaires, de même que 1€ sur chaque billet des concerts Lamomali. Il y aura aussi des reversements sur les ventes de l’album live Lamomali Airlines, publié le 24 novembre 2017″, nous précise Matthieu Chedid.

 

Pochette de Lamomali Airlines (album live) par Matthieu Chedid – Une part de ses ventes est reversée à des actions solidaires
 

Mettre les autres en lumière, des anonymes en qui chacun peut se reconnaître : tel est le projet porté par les différents Chapitres de Solidarité. « Le rêve est mon langage, c’est ma seule façon de m’engager » confiaitMatthieu Chedid à Libération en 2012. Aujourd’hui, aux côtés de Stéphane de Freitas, ce sont les rêves d’anonymes engagés qu’il contribue à faire connaitre : une action qui lui ressemble, discrète et subtile, dont les prochains chapitres s’annoncent inspirants.

Pour suivre toute l’actualité de l’aventure Solidarité et échanger sur le projet,
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Toute l’équipe du Labo-M remercie @meremptah pour son aide précieuse.
Retrouvez d’autres articles sur son blog http://www.2yeuxet1plume.com/

6 commentaires

  1. Photo du profil de laeti789laeti789 dit :

    Quel plaisir de lire ce message, je crois en la qualité des personnes et nous devons tous donner de la bienveillance, des sourires et surtout aller vers les autres.
    merci @meremptah et toutes l’équipe du @labom.

    1. Merci pour ton touchant retour, @laeti789 :) A très bientôt !

  2. Photo du profil de ViviVivi dit :

    Depuis toujours j’aime les artistes comme Matthieu , Bejart etc qui, à travers leur art, créent du lien entre les hommes …. Merci Matthieu pour tous tes engagements en faveur d’une humanité sans frontière , fraternelle , généreuse … On en a tellement besoin par les temps qui courent . 🙏🏼💋👍 Créer une immense chaîne de solidarité c’est un merveilleux projet auquel nous adhérons tous et toutes 💕

  3. Photo du profil de LillyLilly dit :

    A l’image des petits colibris, nous semons du Aime, petits chainons de solidarité… puisse t’on un jour en récolter les fruits doux au gout de miel… Merci de mettre en lumière ces associations qui œuvrent au quotidien et de rassembler tous ces artistes qui les subliment ❤️

  4. Photo du profil de maguymaguy dit :

    Je voulais pas lire ton papier avant hier, jour ou on découvrait tout ça
    Du coup je l’ai lu maintenant😂 et : bravo, joli papier 👍🏼

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