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Un futur album à la croisée des mondes : LAMOMALI

Cet article écrit par @meremptah a été publié sur son blog 2yeuxet1plume.com le 14 décembre 2016

Ces derniers mois, Matthieu Chedid masquait mal son impatience de dévoiler son nouveau projet. Un album à la croisée des mondes, dont il parlait parfois en marge de ses apparitions publiques aux admirateurs fidèles patientant après ses sorties de scène pour un moment passé avec lui.

Il leur parlait d’un « album africain » créé à six mains, aux côtés de Toumani et Sidiki Diabaté, maîtres maliens de la kora, instrument à cordes d’Afrique de l’ouest, à mi-chemin entre le luth et et la harpe, dont le corps en calebasse est recouvert de peau. Un ancêtre indirect de la guitare qu’affectionne -M- : lien filial que l’album en question se proposera, inconsciemment, de renouer.

Ce projet, nourrit d’humanité, vient d’être officialisé via les réseaux sociaux et le site internet officiel de l’artiste (www.labo-m.net). S’appuyant sur un visuel conçu par l’artiste JR – lui aussi profondément multiculturaliste -, il aura pour nom ‘LAMOMALI’ (néologisme par compression comme inspiré du nom d’un projet live récent de Toumani Diabaté : ‘L’âme du Mali’).

Sur cet album à venir figurera aussi Fatoumata Diawara, chanteuse malienne – à la voix terriblement émouvante dans le film Timbuktu d’Abderrahmane Sissako – ainsi que des invités dont les identités demeurent encore secrètes, mais qui devraient accentuer la dimension de passerelle culturelle que porte ce projet, comme en témoignent ces vers d’Andrée Chedid tirés du recueil Poèmes pour un texte et accompagnant invariablement les quelques publications annonciatrices de LAMOMALI :

« Toi,

Qui que tu sois,

Je te suis bien plus proche,

Qu’étranger ».

Cet ‘album unique réinvente une pop universelle, un voyage inspiré par la magie du Mali et d’ailleurs’, ‘sublimé par des invités prestigieux’ nous annoncent les trois artistes, promettant une ‘alchimie de cultures’, comme un pont jeté entre les mondes (je mise sur la présence d’Oxmo Puccino, du Brésilien Seu Jorge ou de la chanteuse Chinoise ChaCha d’AM444 sur ce disque intriguant, l’universalité semblant se conjuguer – de ce qui se laisse entrevoir – avec l’amitié, ferment essentiel de la rencontre véritable et sincère à laquelle -M- aspire toujours).

Un projet et un visuel qui, déjà, inspirent et enchantent, comme en témoignent les commentaires postés par des amateurs tout aussi impatients que curieux :

La passion malienne de Matthieu Chedid est ancienne et profonde. Ses proches la connaissent. Ses admirateurs la devinent. Elle affleure dans Mama Sam. Elle grandit en 2006 lorsque le guitariste-chanteur se rend dans la capitale du Mali dans le cadre du festival Paris-Bamako, y répète et y joue aux côtés de la chorale de l’Institut des jeunes aveugles de Bamako, y noue une amitié profonde avec Amadou et Mariam, qu’il rejoindra sur le titre collectif et humanitaire Paris-Bamako (aux côtés du rappeur d’origine malienne Oxmo Puccino, comme le retrace le film humanitaire de John Paul Lepers publié ci-dessous), ou en 2009 en trio sur Masiteladi.

C’est en 2009 qu’eu lieu la première collaboration artistique ‘officielle’ entre Matthieu Chedid et Sidiki Diabaté, le fils de Toumani : sur l’album Mister Mystère, ‘le petit prince de la kora’ habille le titre Amsétou – véritable déclaration d’amour au Mali – de cordes élégantes.

Des créations communes plus récentes pourraient donner un meilleur aperçu de ce que serait susceptible de donner une fusion de la musique mandingue et de la pop européenne telle que proposée par le projet LAMOMALI : une version live de La Fleur publiée en 2010 sur le disque Les Saisons de passage, et la création instrumentale Sambé Sambé proposée en 2015 sur le plateau du Petit Journal.

Je n’aurais pas la prétention de dire que je connais véritablement Matthieu. Mais de ce qu’il a laissé entrevoir lors de nos fugaces rencontres comme au travers de ses nombreuses escapades artistiques, je peux affirmer que l’homme – au-delà de l’artiste – est sincère et bienveillant dans ses démarches, quelles qu’elles soient.

Alors que déjà de premières dates de concert s’annoncent, nul doute que l’AMOMALI ne sera pas l’un de ces énièmes « albums world » dans lesquels l’empreinte occidentale écrase souvent l’expression musicale africaine jusqu’à la vider de sa substance, mais bien une réinvention de deux mondes par leur fusion spontanée.

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7 commentaires

  1. Photo du profil de maguymaguy dit :

    Parfait !!!👍🏼👌🏾✌🏿

  2. Photo du profil de lu6lelu6le dit :

    « Une réinvention de deux mondes par leur fusion spontanée » tout est dit 😊

  3. Photo du profil de laeti789laeti789 dit :

    Tres inspiré
    Merci pour cet article, tu continu à nous donner envie
    maintenant la difficulté sera d’attendre
    allez pour me pacineter je vais courir et écouter un peu de Musique
    Merci à toi ;)

  4. Photo du profil de LillyLilly dit :

    Si joliment dit… En ces temps troublés par la montée des nationalismes et la peur de l’autre (aïe j’ai peur pour 2017) ça fait du bien de savoir que des artistes participent au rayonnement du multiculturalisme…

  5. Photo du profil de louvielouvie dit :

    Un article qui donne envie :
    – de continuer à être nous et les autres à la fois
    – de ne jamais oublier que si un arc-en-ciel est magnifique c’est bien parce qu’il est fait de couleurs différentes
    – de découvrir ce nouvel album fer de lance de notre philosophie où la différence fait la richesse de ce monde et pourvu que cela

  6. Photo du profil de louvielouvie dit :

    Billets réservés pour Samedi 10 juin à Pleyel ! Parterre debout . D’autres labohémien(nes)s y seront ?

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