Il y a l’art de l’écriture. LES Chedid le manie à la perfection
Il y a aussi ce p’tit gars qui m’a fait découvrir sa plume sur fb et elle est magnifique donc je fait un petit partage par ici 😉
Tu me plaie
C’est le doigt placé sur nos secrets
Une histoire de drames qui coagulent
Sur ta peau le sang qui éjacule
Tes soubresauts exécutés dans un réflexe
C’est un peu de ma folie que tu annexes
Ta gorge je serre des deux mains
J’entends tes râles c’est divin…
je suis la majorité silencieuse
Tu sais celle qui finit toujours malheureuse
Celle qui ouvre son coeur et qui meurt
Celle qui s’abandonne à la douceur
Tu me plaie
Non mon corps n’est pas au rabais
Tu me craches que je ne suis pas cher
Que tu veux ôter les oriflammes de ma chair
Que tu veux me pousser sans détour
T’échapper sans chance de retour
M’embrasser dans le chaos de nos peaux
Me mettre à genoux et dos à dos
Se toucher le verrou de nos âmes
T’écarter les pores quand tu te pâmes
Oui tu me plaie
Je resterais à jamais à ton chevet
Je ferais circuler l’air à travers tes poumons
Un acte d’éternité en toute collusion
Oui tu me plaie
Nos langues sont un méfait
Et je soupire quand tu expires
Et j’empire quand tu m’inspires
C’est un reflet des travers de l’amour
Dans l’enfer il y a un dernier séjour
Un reste suranné de nos contours
La nature s’exécute dans nos cohortes
Oui elle s’arrache de nos peaux mortes
Essoufflée dans nos vers solitaires
La vie s’accoude au comptoir d’un verre
La lie s’écoule dans ma vitrine
C’est toujours le pire que j’imagine
Bien sûr tu me plaie
Sur mon corps je suis rature je suis complet
Tes mains on dirait que tu suggères..
Quand tu enfonces oui tu exagères
Le spleen c’est un peu trop intime
Dis-moi à quand tu enlèves les épines ?
Pascal Pacaly
« Tu me plaies » poème tiré du recueil « Wild »