En ce mois d’octobre 2015, les Chedid sont sous le feu des projecteurs. D’émissions radio en plateaux de télévision, les quatre artistes qui la composent présentent l’album symbole de l’aventure unique qui les a conduits, les mois précédents, à livrer ensemble plus de 30 concerts. C’est ainsi, en tous les cas, que nombre de médias donnent à voir cette famille scénique et singulière : comme une tribu quadricéphale de compositeurs-interprètes constituée de Louis, Matthieu, Anna et Joseph.
Ce tableau coutumier est pourtant incomplet. Il ignore une figure bienveillante et nécessaire, une femme de l’ombre ayant posé sa pate experte sur cette odyssée familiale, une artiste inspirée dont tout un chacun a déjà pu apprécier le travail et la force de proposition au cours du quart de siècle passé, sans en connaitre l’existence. Ou, par facilité de l’esprit, en sous-estimant son rôle, ses talents, ses mérites.
Cette créatrice, cette pierre angulaire du clan Chedid, nous l’avons rencontrée. Elle s’est livrée à 2yeuxet1plume lors d’un entretien rare, avec gentillesse et subtilité. Drôlerie aussi. Au naturel. Portrait filé d’une artiste aussi entière que discrète : Emilie Chedid.